Adapter ses cours pour des étudiant·es malvoyant·es ou non-voyant·es

Ce billet repose notamment sur des échanges avec Marion Doé, que je remercie pour ses conseils, et sur des échanges avec des étudiant·es.

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L’accompagnement des étudiant·es en situation de handicap ainsi que la formation des enseignant·es et des équipes plus largement (secrétaires pédagogiques etc.) est une responsabilité collective qui devrait être prise en charge par les universités et les UFR. En tant qu’enseignant·e, on peut demander aux responsables de formation quels sont les moyens mis à disposition pour adapter les cours et pour accompagner les enseignant·es. On peut voir avec l’étudiant·e si elle/il/iel bénéficie d’un accompagnement par la mission handicap de l’établissement.

Mise en forme des supports de cours

Il ne suffit pas de fournir les supports de cours, il faut que ces derniers soient accessibles.

Pour qu’un document texte type word ou libre office soit le plus lisible possible par un vocaliseur, c’est-à-dire un logiciel qui transforme du texte écrit en audio, il faut utiliser une feuille de style c’est-à-dire des titres automatiques. Sans cela, le vocaliseur ne repère pas les niveaux de titres et ne fait pas la différence entre un titre de partie et le contenu de la partie.

Il est recommandé de ne pas justifier le texte.

Si on intègre des illustrations ou des schémas, il faut intégrer dans le document une légende explicite générée avec la feuille de style (aller dans “insérer” puis “légende”) ainsi qu’un “texte de remplacement” qui sera lu automatiquement par le vocaliseur. Pour cela, il faut remplir la case “texte de remplacement” dans les paramètres de l’image ou du schéma.

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Adapter ses cours pour des étudiant·es sourd·es ou malentendant·es

Synthèse rédigée sur la base des conseils de Chloé Lavalette, Anaïs Lehman, Samuel Fély, Reguina Hatzipetrou Andronikou, Séverine Mayol, Marc Suteau.

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L’accompagnement des étudiant·es en situation de handicap ainsi que la formation des enseignant·es et des équipes plus largement (secrétaires pédagogiques etc.) est une responsabilité collective qui devrait être prise en charge par les universités et les UFR. En tant qu’enseignant·e, on peut demander aux responsables de formation quels sont les moyens mis à disposition pour adapter les cours et pour accompagner les enseignant·es.

On peut voir avec l’étudiant·e si elle/il/iel bénéficie d’un accompagnement par la mission handicap de l’établissement. Certain·es étudiant·es ne sont pas au courant de l’existence de la mission handicap, d’autres sont réticent·es à faire reconnaître leur handicap par l’université. Le choix leur revient bien sûr. A titre personnel, j’intègre dans tous mes syllabus de cours deux encarts à la fin du document : un encart sur la mission handicap, et un encart sur la cellule de veille contre les violences sexuelles (lien vers un syllabus (pdf)). Idéalement, il faudrait présenter ces deux dispositifs lors du premier cours… ce que je ne fais pas systématiquement. Il m’arrive aussi de parler de la mission handicap à un·e étudiant·e que j’encadre en tant que directrice de mémoire.

Première étape : mieux comprendre les besoins des étudiant·es concerné·es

Le déficit auditif recouvre des situations très variées : les personnes concerné·es peuvent être totalement sourdes ou elles peuvent être malentendantes à différents degrés, elles peuvent être appareillées avec une aide auditive qui leur permet d’entendre partiellement, elles peuvent être accompagnées par un·e ou plusieurs interprètes en langue des signes française (LSF) qui traduisent le cours en simultané.

Il est important de retenir que les personnes sourdes ont fréquemment des difficultés avec l’écrit : l’écriture est en effet basée sur le langage oral. On ne peut donc pas simplement se reposer sur l’écrit comme substitut à la parole, il faut envisager des adaptations.

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La démographie est-elle sexiste ? Les approches critiques de la fécondité

Cet article est un extrait retravaillé de ma thèse de doctorat en sociologie. Je présente les biais sexistes dans l’approche démographique de la fécondité en m’appuyant sur des travaux de démographes, de sociologues et d’anthropologues.

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En janvier 2024, le président de la République Emmanuel Macron s’inquiétait de la diminution du nombre de naissances et en appelait au « réarmement démographique » de la France, une formule qui transforme symboliquement les corps des femmes en « armes de guerre » dans une logique conservatrice et nationaliste, d’après I. Cambourakis [1]. Au-delà du discours d’E. Macron et des réactions critiques qu’il a suscité, les chiffres de la fécondité font régulièrement la une des journaux pour s’inquiéter de la baisse de la natalité ou au contraire souligner que la France fait plus d’enfants que ses voisins européens. Si les chiffres de la démographie permettent d’appréhender utilement des caractéristiques de la population, ils sont construits selon certaines conventions et certaines valeurs, comme tous les outils de description et d’interprétation du monde social. En particulier, les analyses féministes ont montré que les outils et les interprétations démographiques, loin d’être neutres, reproduisent une assignation des femmes à la procréation et une invisibilisation des rapports de pouvoir entre hommes et femmes.

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À la recherche de “l’horloge biologique” (ou le temps perdu… par les femmes) #2

#2 Mais d’où vient « l’horloge biologique » ? Un thème introuvable dans la presse française jusqu’à la fin des années 1990

M. Weigel a montré que le thème de « l’horloge biologique » appliquée à la fertilité féminine était apparue dans la presse étatsunienne à la fin des années 1970, dans un discours de mise en garde contre l’accès des femmes à des emplois mieux rémunérés et à des carrières plus continues (voir le billet précédent). J’ai cherché à savoir ce qu’il en était en France.

J’ai mené une recherche dans la base Europresse, qui regroupe les archives de journaux français et internationaux. J’ai extrait les articles qui comportaient l’expression « horloge biologique » parus dans la presse nationale (voir la note de bas de page1 si la méthodologie plus précise vous intéresse). Je vous présente dans ce billet et dans le suivant quelques résultats. Ce billet est basé sur les archives du Monde, les seules a être numérisées depuis les années 1940. Les archives des autres journaux nationaux retenus par Europresse sont disponibles à partir des années 1990.

Première surprise : à la différence des États-Unis, « l’horloge biologique » n’apparaît pas dans les années 1970-1980 pour parler de la fertilité des femmes.

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  1. J’ai cherché dans la base Europresse tous les articles et brèves comportant l’expression exacte « horloge biologique », dans la presse nationale, à savoir : L’AGEFI Quotidien, Aujourd’hui en France, La Correspondance économique, La Croix, Les Echos, Les Echos-Avis financiers, Le Figaro, L’Humanité, Libération, Le Monde et La Tribune (cette liste est prévue par défaut dans Europresse). Recherche réalisée le 09/10/2019.) Ces journaux ne sont pas tous disponibles sur la même période: seules les archives du Monde sont en ligne depuis la création du journal. Voici l’état de fonds détaillé pour la presse nationale, relevé le 28/11/2019:

    Titre Début des archives Début des archives PDF
    L’AGEFI Quotidien 01/09/1997 01/03/2011
    Aujourd’hui en France 04/10/2005 non renseigné
    La Correspondance économique 02/01/2012 non renseigné
    La Croix 01/09/1995 27/07/2006
    Les Echos 02/01/1991 28/04/2005
    Les Echos-Avis financiers 07/10/2006 04/10/2012
    Le Figaro 31/10/1996 02/04/2007
    L’Humanité 16/11/1999 non renseigné
    Libération 02/01/1995 02/01/2005
    Le Monde 19/12/1944 19/12/1944
    La Tribune 05/01/1995 22/06/2005

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À la recherche de “l’horloge biologique” (ou le temps perdu… par les femmes) #1

#1 Mais d’où vient « l’horloge biologique » ? Carrière des femmes et rappel à l’ordre du genre

On entend souvent parler de « l’horloge biologique » qui égrènerait implacablement les années, menaçant les femmes qui n’ont pas eu (encore) d’enfant de ne jamais pouvoir devenir mère. Ou encore, « l’horloge biologique », dans sa version psychologico-hormonale, serait ce processus par lequel les femmes seraient amenées « tout naturellement » à vouloir des enfants, passé un certain âge – 30 ans par exemple, c’est rond, ça sonne bien.

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Colloque. Travail et maternité dans l’aire méditerranéenne [compte-rendu]

Organisé par l’association Déméter-Coré, du 15 au 17 janvier 2015, Aix-en-Provence et Marseille.

Ce compte-rendu est une restitution partielle: je présente quelques communications qui ont particulièrement retenu mon attention de sociologue au cours de ces trois journées passionnantes et chaleureuses.

Ce colloque est consacré aux mères en emploi, aux travailleuses mères ; il pose la question du rapport entre le rôle et les responsabilités maternelles (soins aux enfants, éducation) et le monde du travail (rémunéré) : injonction à occuper un emploi et à gagner de l’argent, inadaptation de l’organisation professionnelle aux contraintes parentales, exclusion ou éloignement des mères du marché du travail, professionnalisation et salarisation du « maternage ».

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Journée d’étude. Le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur. Rendre visible, analyser et combattre [compte-rendu]

Vendredi 11 octobre 2013, Université Paris Diderot (Paris VII). Journée d’étude organisée par le CEDREF (Centre d’enseignement, de documentation et de recherche pour les études féministes)

⇒ Ce compte-rendu a été publié sur le carnet hypothèse du master « Genre, politique et sexualité » de l’EHESS : http://gps.hypotheses.org/623.

⇒ CLASCHES – Guide d’information sur le harcèlement sexuel dans l’ESR

=> Voir le numéro des Cahiers du CEDREF issu de cette journée d’étude: http://cedref.revues.org/707

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